flinguer

flinguer [ flɛ̃ge ] v. <conjug. : 1>

• 1947; de flingue

I ♦ V. tr.

1 ♦ Fam. Tirer sur (qqn) avec un flingue, une arme à feu. « le premier qui se baisse, je le flingue » (Simonin). — Pronom. Se suicider avec une arme à feu. Si tu pars, je me flingue ! Il y a de quoi se flinguer.

2 ♦ Fam. Détruire, abîmer (qqch.). Flinguer le moteur. ⇒ bousiller, fusiller.

3 ♦ Critiquer violemment (qqn). ⇒ démolir. Il flingue le ministre.

II ♦ V. intr.

1 ♦ Éclater en critiques virulentes. Quand il « flinguait, cela faisait mal » (L'Événement du jeudi, 1988).

2 ♦ Cycl. Foncer, tenter une échappée.

● flinguer verbe transitif (de flingue) Populaire Tirer sur quelqu'un avec une arme à feu, le tuer. Détériorer, abîmer : Il a flingué son pantalon tout neuf ! Critiquer durement ; démolir, éreinter : Des ragots destinés à flinguer l'adversaire.

flinguer

v. tr. Arg. Flinguer qqn, tirer sur lui avec une arme à feu.

|| v. Pron. Se suicider avec une arme à feu. Quelle vie! Il y a de quoi se flinguer.

⇒FLINGUER, verbe trans.

A.— Pop. Tuer ou blesser avec une arme à feu. Se faire flinguer. J'allais le buter sur place, le flinguer, là, sur le tas (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 41).

— Emploi pronom. réfl. Se suicider (avec une arme à feu). Il ne reste plus qu'à se flinguer (ROB. Suppl. 1970).

B.— Arg., au fig. Abattre moralement quelqu'un (cf. GILB. 1971).

— Emploi pronom. réfl. Se désespérer (cf. ROB. Suppl. 1970).

REM. Flingue, adj., flingué, ée, en emploi adj., au fig., arg. Sans ressources (financières ou morales). Je rase les murs, j'ai l'air humble et flingué, je n'ai plus rien, je ne suis plus rien, jusqu'au retour des gros sous (A. SARRAZIN, La Cavale, Paris, J.-J. Pauvert, 1965, p. 48).

Prononc. :[]. Étymol. et Hist. [1947 « tirer sur quelqu'un avec un flingue, une arme à feu » (ds ESN.)]; 1953 (SIMONIN, op. cit., p. 136). Dér. de flingue (s.v. flingot); dés. -er. Bbg. COLOMB. 1952/53, pp. 311-312.

flinguer [flɛ̃ge] v. tr.

ÉTYM. 1947; de flingue.

❖

♦ Fam. Tirer sur (qqn) avec une arme à feu. || Se faire flinguer. || Flinguer un flic.

1 Et calme, j'ai ajouté, parce que parole d'homme, le premier qui se baisse, je le flingue ! (…)

Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 17.

2 (…) et l'image de moi le flinguant se brouille en se reflétant contre moi.

Hélène Cixous, Souffles, p. 136.

——————

se flinguer v. pron.

♦ (Réfl.). Se suicider avec une arme à feu. || C'est sinistre ici, il y a de quoi se flinguer. || Il lui reste plus qu'à se flinguer.

♦ Fig. (Argot). Se désespérer (se tuer de désespoir, d'anxiété…), se miner.

3 (…) moi, avec l'appétit de la jeunesse, j'en ai pas mal croqué, du jeune pognon bien sain; mais, parcimonieuse de nature, j'ai collecté les miettes. Mon homme se flinguait à chaque versement : « Tu vas voir, avec ton compte ! Le jour où “ils” sauront, ils te piqueront tout et ce sera bien fait. »

A. Sarrazin, la Cavale, p. 131 (1961-62).

♦ Pron. (Récipr.). || Les deux bandes se sont flinguées à bout portant.

——————

flingué, ée p. p. adj.

♦ Fam. Mort par suicide (au moyen d'une arme à feu). — Fig. et argotique. Abattu, désespéré, sans ressources (morales ou financières).

4 Je rase les murs, j'ai l'air humble et flingué.

A. Sarrazin, la Cavale, p. 48.

❖

DÉR. Flingueur.